variations du pâturage (et les conséquences qui en découlent telles que l’embroussaillement), l’augmentation de l’exigence de rentabilité et enfin les conflits homme-loup. moins d’exploitations sont responsables de la superficie d’alpage, ce qui entraîne une pénurie de main-d’œuvre pour l’entretien des pâturages. L’adaptabilité des exploitations est cruciale Nos résultats montrent que les paiements directs garantissent une stabilité financière et contribuent à maintenir la charge moyenne en bétail des pâturages d’alpage. Parallèlement, les exploitations s’adaptent également. Cela inclut principalement des changements dans le pâturage. On observe une hausse du nombre de vaches allaitantes et une diminution du nombre de vaches laitières. En conséquence, bien que la quantité de lait diminue, les exploi- tations se tournent de plus en plus vers la production de fromage, ce qui entraîne une augmentation de la production de fromage d’alpage. Cela souligne l’adaptabilité des exploitations aux dynamiques du marché et à la demande croissante de produits régionaux de qualité. Une dynamique différente se manifeste pour les alpages ovins. Ici, l’utilisation des pâturages a diminué de 18 % depuis 2003. Cependant, on observe une tendance claire vers un gar- diennage permanent. Les estivages disparais- sent de plus en plus, ce qui est en partie une conséquence de la présence croissante des loups. Les paiements directs récurrents (et donc accrus) ainsi que les programmes d’aide d’urgence contribuent également à soutenir les exploitations dans ce domaine. La superficie d’alpage est en baisse La superficie d’alpage a diminué de 7,37 % depuis 1984, soit environ 40 000 hectares. Si l’on utilise cette superficie comme critère de l’entretien du paysage, il est évident qu’elle est négligée. Cela est dû à plusieurs raisons, notamment le changement climatique qui permet aux buissons de pousser à des altitudes plus élevées qu’auparavant. De plus en plus de zones marginales sont abandonnées car elles ne sont pas rentables. C’est également une conséquence de la diminution du nombre de vaches laitières en estive dont les exigences en termes de qualité de l’alimentation sont plus élevées. Aussi, en raison de la restructuration, Economie alpestre entre tradition et adaptation Les exploitations d’alpages suisses sont con- frontées à des défis en matière d’entretien des pâturages alpins, mais leur adaptabilité et les paiements directs pour la production agricole leur permettent de rester résilientes. L’équilibre entre tradition et adaptation sera crucial pour préserver les paysages uniques et les valeurs culturelles de l’économie alpestre suisse. Station d’essais d’Agroscope Agriculture de montagne et d’alpage Ces résultats sont le fruit d’une étude menée dans le cadre de la station d’essais Agriculture de montagne et d’alpage (Meyer 2022). Cette station développe des solutions pratiques pour répondre aux défis actuels et futurs des exploitations d’alpage. Cinq cantons (BE, GR, TI, UR, VS) ainsi que la branche et la vulga- risation y participent. AGRIDEA y assure le transfert des connaissances vers le conseil et la pratique au niveau national. D’autres connais- sances sur la résilience de l’économie alpestre suisse sont actuellement élaborées par une équipe inter-disciplinaire de collaborateur-trice-s d’Agroscope et de la HESA-HAFL. Plus d’infos : agroscope.ch Littérature Meyer, M. (2022) : Nachhaltiges Alpmanagement – Versuchs- station Alp- und Berglandwirtschaft. Jahrbuch Agrarwirtschaft und Agrarsoziologie – Economie et Sociologie Rurales 50, 64 – 66 Meyer, M., Gazzarin, C., Jan, P., El Benni, N. (2024) : Understanding the Heterogeneity of Swiss Alpine Summer Farms for Tailored Agricultural Policies : A Typology. Akzeptiert bei Mountain Research and Development Mink, S., Loginova, D., Mann, S. (2023) : Wolves’ contribution to structural change in grazing systems among swiss alpine summer farms : The evidence from causal random forest. Journal of Agricultural Economics 75 (1) 5